Coaching du changement

Norbert Macia – jeudi 1 novembre 2012 – Coaching   


« Coaching du changement » par Norbert Macia

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« Coaching de changement », « coaching du changement », sont des formules employées par un grand nombre de professionnels du coaching sur internet, et ailleurs, et nous voyons ainsi fleurir ces expressions redondantes comme s’il existait, en négatif, un « coaching du non-changement », un « coaching du toujours le même ».

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Coaching du changement

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Les formules « coaching du changement », « accompagnement au changement », « conduite du changement »… sont très fréquemment présentées sous un angle très rationnel, formatif, voire informatif, comme s’il était plus difficile  d’évoquer les aspects en négatif, les échecs aussi parfois, que tout accompagnement « par étapes » peut également produire dans le cadre de son processus.

En d’autres termes, on peut, je crois,  parler de changement positif et de changement négatif produit dans le cadre d’un processus d’accompagnement. Mais qui nous dit que certains aspect négatifs, aujourd’hui, ne peuvent avoir de conséquences très heureuses, demain ? On m’a récemment posé la question d’une autre façon en me demandant quelle était la différence entre un bon coach et un mauvais coach.

Dès que l’on parle de coaching du changement, il n’y a pas – à mon sens – de bon ou de mauvais coach en soi, car chaque personne peut être bonne un jour et mauvaise un autre jour. Il y a, par contre, un bon ou un  mauvais usage de la relation de coaching (et du coaching), qui pourrait se penser, comme « art »  de la relation. Entendons ici le mot art dans son sens premier, c’est-à-dire : « ensemble de moyens, de procédés, qui tendent à une certaine fin ».

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Coaching du changement : art de la relation ?

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Appliqué à la relation de coaching, cet ensemble de moyens et de procédés tend vers une « certaine fin », c’est-à-dire un objectif déterminé dans le cadre et la contractualisation du coaching, mais n’est pas – en soi – une « fin certaine ». Les effets d’un coaching dépassent parfois largement le cadre imposé, et le changement est un processus vivant.

Le coaching alors pensé comme « art de la relation » s’enrichit d’autant plus que l’on envisage la dimension créatrice propre à toute œuvre d’art. Il s’agit dès lors, par l’usage des moyens et procédés relationnels, d’« inventer », de faire « œuvre unique » de chaque relation de coaching. C’est appliquer à chaque fois une volonté de création relationnelle, tenter de faire émerger du nouveau, de l’inattendu, de l’unique, en lieu et place de reproduire ou de conditionner.

Un coaching peut ainsi  comprendre et intégrer à l’intérieur de son  processus du nouveau. Chaque position génèrera du changement, peut-être pas à coup sûr dans le sens désiré ou visé, mais du changement tout de même, c’est-à-dire du mouvement, de l’imparfait, de la vie.

Il y a quelque chose de mortifère et de fini dans la perfection et un coaching de la perfection, ou de l’excellence, ne serait certainement pas la meilleure idée, sans même évoquer l’aspect présomptueux de la chose.

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Coaching du changement : un processus

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Tel le courant dans une rivière ou un fleuve, avant d’être un état, le changement est toujours un « processus » au sens de prolongement, projection vers l’avenir, un chemin et un horizon tout à la fois. Tout changement est processus dynamique qui contient en lui un déplacement (de position en position) : depuis le présent, vers le futur, en lien avec le passé car c’est bien lui qui nous meut aussi, depuis le présent, vers le futur, etc., etc. …

A ces trois dimensions, parties intégrantes de la relation à l’autre, vient -à mon sens- s’ajouter l’incertitude. L’incertitude est un brouillard existentiel qui nous contraint, positivement pour l’occasion, à ne pas voir la totalité du tableau, ne pas savoir mieux et tout à la place de l’autre, mais simplement discerner quelques formes, quelques couleurs, sur le fond relationnel qu’il ne nous appartient pas de posséder dans son entièreté.

L’incertitude est au coach ce que la certitude est au mathématicien, quoique certaines propositions mathématiques viendraient immédiatement contrecarrer ou limiter mon propos (Théorème d’incertitude d’Heisenberg, Théorème d’incomplétude de Gödel). Le coaching n’est toutefois pas une science exacte et je lui préfère personnellement le terme « art » à celui de « science ». C’est bien parce que l’on ne peut se remplir entièrement de l’exactitude d’une problématique relationnelle que celle-ci nous est disponible et ouverte au changement.

Accepter une part d’incertitude dans une relation de coaching (ou dans une relation tout court), c’est aussi accepter que la relation ne soit pas sous contrôle, sous domination, totalement objectivée. Accepter le changement de l’une ou de l’autre des parties, c’est peut-être aussi accepter l’infinitude et l’incomplétude du monde dont seule une certitude de finition, du fait d’une position centrale ou totale, peut être à même d’en figer le mouvement, la vie.

Un coaching du changement produit des effets, car le coaching est -de mon point de vue- une pratique de l’ouverture, de l’attention à l’autre, du dé-cloisonnage; mais le coach n’est, en aucun cas, garant du type de changement produit à moins d’être engagé dans un contractualisation par les résultats. Ce qui, à mon sens pré-formate et dénature la relation et la pratique même d’un coaching du changement._

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L’auteur_

Norbert MaciaÉducateur sportif de son premier métier, après 10 années d’expérience dans le secteur du sport et des loisirs, Norbert Macia se reconvertit, en 2006, au coaching professionnel auprès des particuliers et des entreprises. Diplômé de l’Institut d’Études Politiques d’Aix-en-Provence en 2005, il s’oriente vers un troisième cycle universitaire en coaching qu’il obtient en 2006 à la Faculté d’Économie Appliquée d’Aix-en-Provence.

[Portrait de Norbert : Studio Italiano.fr]

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Mise en ligne : 01 novembre 2012


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