Confiance en soi et Pouvoir | 1

Norbert Macia – mardi 5 mars 2013 – Développement personnel   


Confiance en soi & Pouvoir

Nous avons souvent pu le constater, le voir, le lire sur Internet, le constater à nouveau lors d’échanges : très fréquemment, lorsque le sujet porte sur la confiance en soi, il est la plupart du temps abordé de la même façon : une approche parcellaire et auto-centrée de ce qu’est le sentiment de confiance en soi._

La confiance en soi est en effet généralement abordée sous un angle qui consiste à clamer, haut et fort : être sur de soi, avoir raison,  pouvoir tout faire, etc., etc.… La réalité nous prouve cependant, lors de maintes occasions, que nous sommes parfois dans l’incapacité de transcender ou transfigurer certaines situations, que nous trouvons toujours sur notre route, tôt ou tard, quelqu’un de plus fort que nous, plus habile, ou plus intelligent, et que c’est dans ces moments là qu’il est important de continuer à croire en soi, en ce que nous sommes et faisons,  continuer d’avoir confiance en soi au cœur même de la traversée, tout en ayant conscience de nos fragilités, limites et doutes…

Être, ou penser pouvoir être, continuellement dans la démesure (l’Hubris des Grecs) et se dire pouvoir tout faire, ne pas avoir de limites, revient à s’éloigner d’une certaine forme de sagesse, être moins dans le retrait, moins dans la méditation, moins dans la remise en question effective et l’exercice de la critique envers soi, les autres, moins –in fine- dans un mouvement de pause qui nous fera, plus loin, être dans une ouverture et une disponibilité renouvelées. Cette forme de confiance en soi et de capacité au retrait, à la retenue, au silence, à la réflexion, est aussi une forme de pouvoir qui ne demande aucunement à s’exercer sur les autres ou à se retourner contre nous.

Avoir confiance en soi de cette manière là est un pouvoir, au sens de réalisation de quelque état singulier, ressourçant, et de ce que cela implique et procure. Un pouvoir qui permet le soutien et l’acceptation de cette tension existentielle qui nous invite au recueil sur soi, à l’accueil et à l’ouverture à l’Autre, à l’expérience renouvelée de l’altérité.

Ce sentiment de confiance en soi entretient et développe une confiance en soi toujours au risque de la rencontre, ou de la collision, mais en contact avec le monde et non auto-centrée, ce qui peut nous amener à penser qu’elle est aussi une force qui fait de nous un être « écologique » au sens large du terme.

Elle est une alternative possible au sentiment d’invulnérabilité que procure la confiance en soi, combative, conquérante et physique, qui pousse les hommes à monter sur un ring, sortir d’une tranchée, s’affronter et s’exposer intégralement au péril des vies, s’affairer tous azimuts. Elle est le sentiment de vulnérabilité qui permet de considérer les autres êtres et les choses comme vulnérables, fragiles, requérant de ce fait une attention singulière de soi et des autres.

Elle est également un principe de vie, de fonctionnement, d’un grand nombre d’aspects de notre vie : c’est parce que je me repose que je peux à nouveau travailler, m’exercer, c’est parce que j’écoute que je peux à nouveau parler, c’est parce que j’expire que je peux à nouveau inspirer, etc., etc.…

L’affirmation n’est donc pas le seul mode possible de la confiance en soi et il convient donc de le relever : l’être humain n’est pas, hormis dans certaines pathologies mentales, censé être coupé de ses potentialités et de ses capacités existentielles, refermé sur lui-même, sourire intérieur affiché de surcroît, se disant : « Cause toujours tu m’intéresses, je sais plus et mieux que toi, pour toi, à ta place, à la place du monde entier ! ».

La confiance en soi, si nous considérons pleinement la chose, pourrait métaphoriquement se concevoir comme un pont jeté entre deux rives. Pont permettant le passage, l’accès, le contact.

Une rive intérieure pour le passage et l’accès à soi,

Une rive extérieure pour le passage et l’accès aux autres.

Le juste équilibre est cependant à trouver entre confiance en soi et pouvoir sur les autres, car ces deux occurrences occupent et partagent un terrain commun, celui des relations humaines : l’une offre l’accès et le passage, représente symboliquement l’horizontalité et le pont; quand l’autre se dresse sur ce même passage, du haut de sa verticalité,  représentant le contrôle, le contrôle des positions. Il symbolise la tour de garde, le Chevalier Noir au milieu du guet.

Nous verrons, dans un prochain article, comment on ne peut penser le sentiment de confiance en soi sans considérer la notion de pouvoir dans les relations interpersonnelles.

Norbert Macia, éducateur sportif de son premier métier, après 10 années d’expérience dans le secteur du sport et des loisirs, Norbert Macia se reconvertit, en 2006, au coaching professionnel auprès des particuliers et des entreprises. Diplômé de l’Institut d’Études Politiques d’Aix-en-Provence en 2005, il s’oriente vers un troisième cycle universitaire en coaching qu’il obtient en 2006 à la Faculté d’Économie Appliquée d’Aix-en-Provence.

Mise en ligne : 05 mars 2013

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