Gestion de projet et ouverture au monde

Norbert Macia – vendredi 18 janvier 2013 – Développement personnel, Projet  - 1 Commentaire


Gestion de projet et ouverture au monde.

La gestion de projet ou l’idée de comment développer un projet professionnel aussi à partir de soi, c’est-à-dire son histoire, ses aptitudes, ses compétences et ses relations, engagerait-il une personne, un porteur potentiel, qui prendrait le soin de réfléchir au cheminement, à une forme de développement personnel et de connaissance de soi ?

Dans la gestion de projet, dès lors que le chemin est tout aussi important que la fin, il est notoire que le projet apporte une réelle connaissance de soi à partir de son propre désir de réalisation : succès, échecs et erreurs, adaptation, apprentissage.

Gestion de projet et pleine conscience.

Le désir de se réaliser, de transcender une vie pouvant être somme toute médiocre ou routinière par moments, s’inscrit dans une idée de dépassement de soi, d’existence (« ec-sistere », être hors de soi).
Ce désir de réalisation n’est pas le « bonheur » contemporain, omniscient  et lénifiant à souhait parfois, ni le très à la mode « comment réussir sa vie » (gagner beaucoup d’argent, être une star de cinéma, faire carrière…).

Qu’est-ce qui rend les gens heureux ?

On cite souvent l’amour, la sagesse, la chance, la pensée positive, être en bonne santé, les enfants, la famille … Certainement qu’il y a du vrai là-dedans, mais la question sous-jacente est, me semble-t-il, qu’est ce qui fait exister pleinement ?
Le fait d’être heureux découlerait alors de cette question de l’existence, bien qu’il n’en demeure pas moins possible d’avoir le sentiment d’exister pleinement sa vie sans être, obligatoirement, dans une impression de vie heureuse ou de bonheur.
Nous pourrions, tout à l’inverse, nous sentir « heureux » sans même nous rendre compte de la platitude de notre existence.

Tout est donc affaire de conscience et de sujet.

L’idée d’une vie heureuse ou malheureuse est, fondamentalement, reliée à notre conscience dans notre propre rapport au temps et aux expériences vécus.

Le temps qui passe, temps-vécu, est celui du projet, de l’existence, du projet que nous sommes toujours en tant que sujet projetant, déroulant, une existence qui semble infinie. La mort n’y jouant, dans notre vie d’affairement, qu’un rôle bien accessoire et en même temps definitif, tout juste capable de se rappeler à notre bon souvenir lorsqu’elle vient réclamer pitance auprès du voisinage, ou lorsqu’elle toque à la porte de nos proches et amis.

C’est pourtant dans ces moments-là qu’il se produit un rappel à notre conscience : le néant (le mystère, le chaos) conditionne le début de toute histoire, toute histoire de vie, son chemin, sa fin, jusqu’à se retrouver lui-même.

Notre projet de vie s’inscrit dans un méta-projet, ou méta-déroulement, qui -lui- nous échappe intellectuellement, mais qui inscrit en nous le sentiment de finitude, la fin en soi comme condition du devenir, permettant une conscience plus à même d’”exister » notre vie.

« Deviens ce que tu es » affirmait le poète, peut-être en ce sens que tu es déjà ce que tu deviens : un être en finitude, mais en développement vers la finitude. Je comprends aujourd’hui, un peu mieux, le sens de mes petits Atlas recourbés sur eux-mêmes que je dessinais il y plus d’une vingtaine d’années…

Atlas : la métaphore du porteur de projet.

Puisque de nos jours, nous désignons les personnes en projet de création d’entreprise, ou en création effective, comme des « porteurs de projet », je me permets un petit détour par la mythologie grecque pour rappeler que « Atlas » signifie « le porteur ».

En effet, ce titan, fils de Japet et de Thémis avait la charge de supporter notre monde, « celui qui porte la Terre ». La comparaison devient peut-être plus intéressante lorsque l’on comprend que, portant notre monde terrestre depuis le sol d’un autre monde, celui des titans et des dieux, il est le lien entre notre monde terrestre et matériel et un delà, ou en deçà, d’un autre monde dont l’accessibilité nous serait interdite ou voilée.

Cette métaphore, reprise pour notre porteur de projet, peut alors être entendue comme une proposition de compréhension plus étendue de ce qu’implique porter un projet, le développer, et l’intégrer à une manière de faire et de vivre.

Atlas symbolise donc, métaphoriquement et pour servir notre propos, le porteur de projet qui porte toute la matérialité que requièrent les pratiques techniques de gestion de projet, de prévision et de conduite de projet.
A cette matérialité viendraient -non pas se rajouter- mais bien se soustraire ou se rééquilibrer, les réflexions, questionnements et accès à ce monde « divin » du projet qui polarise les évènements et les rencontres imprévus, ainsi que tout ce qui ne peut être intégré dans un tableau Excel…Mais qui n’en a pas moins des effets agissants sur le quotidien et la réalité d’une gestion de projet !

Les 8 dimensions du projet professionnel.

Il y a dans la gestion de projet, ou la création d’une entreprise, au moins 8 dimensions agissantes sur le déroulement même du projet :

  • Dimension rationnelle individuelle.
  • Dimension rationnelle collective.
  • Dimension consciente individuelle.
  • Dimension inconsciente collective.
  • Dimension inconsciente individuelle.
  • Dimension de l’intelligence collective.
  • Dimension accidentelle et aléatoire du projet.
  • Dimension du rapport au temps.

Si la gestion de projet tient compte des dynamiques inconscientes, de la part inconsciente propre à chaque personne (partie immergée de l’iceberg), la pensée complexe, la synergie et l’égrégore d’un groupe ou d’une équipe, de l’intelligence collective, l’apport de l’accidentel et de l’aléatoire et du rapport conscient au temps vécu; alors nous voyons bien que développer un projet, ou créer une entreprise, peut prendre une toute autre dimension : l’aventure humaine, qui elle est bien « existentielle ».

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