Types de jugement en philosophie

Norbert Macia – dimanche 13 octobre 2013 – Philosophie   


Types de jugement en philosophie

Nous avions commencé à le voir lors d’un précédent article sur les questions de jugement : une réflexion sur ce qu’est la faculté de juger nous invite à nous demander, 1) s’il est nécessaire ou obligatoire de juger les autres et se juger soi-même dans nos actes quotidiens, 2) si oui ou non nous jugeons, ou nous abstenons de juger, pour de bonnes ou de mauvaises raisons. Je vous invite aujourd’hui à revisiter  différents types de jugement en philosophie afin de poursuivre notre réflexion.

Types de jugement dans la philosophie de Kant

Le jugement  désigne une opinion personnelle sur un sujet, soi-même ou une autre personne que soi. Il s’agit d’une forme d’acte ou d’évaluation de nous-mêmes, ou des autres, dans ce que nous faisons et pensons : c’est-à-dire la faculté et capacité de juger comme « acte de connaissance ».

La faculté de connaître, ou acte de connaissance, a pour effet de « rendre la réalité présente à l’intelligence ou aux sens ». Elle est « subordonnée à l’exercice de plusieurs fonctions de l’esprit humain ».

Ces fonctions que possède la faculté de connaître sont de trois sortes :

  1. La formation de concepts et l’organisation des connaissances (fonctions représentative et abstractive),
  2. La faculté de juger,
  3. La faculté de comprendre.
Nous pouvons alors, d’après la philosophie kantienne, classer les types de jugements en trois catégories :
  1. Jugement apodictique : énonce un fait nécessaire,
  2. Jugement assertorique : énonce un fait existant,
  3. Jugement problématique : énonce un fait possible qui reste à démontrer.

Remis en perspective à l’aide de la table des jugements de Kant, nos types de jugement prennent place dans 4 méta-catégories : Quantité, Qualité, Relation, Modalité.

Types de jugement dans la philosophie de Descartes

Pour Descartes, les causes de nos erreurs dépendent de deux principaux facteurs :

  1. La puissance de connaître,
  2. La puissance d’élire.

La puissance de connaître correspond, pour Descartes, à l’entendement; alors que la puissance d’élire est la volonté : c’est-à-dire la capacité à « porter  librement des jugements sur ce que l’entendement permet de connaître ». Ainsi, notre capacité de jugement, du fait de notre volonté, peut s’appliquer à tout le domaine du connu mais aussi à ce que nous ne maîtrisons, ni connaissons, révélant ainsi la possibilité de jugements erronés.

« Rendre possible l’énoncé de la vérité est donc la fonction majeure des jugements, dont le contenu dépend de notre faculté de connaître. »

« Car si je connaissais toujours clairement ce qui est vrai et ce qui est bon, je ne serais jamais en peine de délibérer quel jugement et quel choix je devrais faire ; et ainsi je serais entièrement libre, sans jamais être indifférent. »

 

Types de jugement dans la vie quotidienne

Dans la vie quotidienne, nous employons le langage pour juger, parfois à tort et à travers, en mobilisant nos croyances, nos représentations et opinions personnelles : c’est-à-dire notre subjectivité. Ainsi, nous rencontrons fréquemment 3 grandes catégories et types de jugement : les jugements de goût,  les jugement de fait, les jugement de valeur.

Les types de jugement de goût et de  fait ne se prêtent pas à discussion. Les premiers sont le fruit de notre subjectivité la plus singulière et ne permettent donc pas à ce titre d’être discutés en regard d’une vérité universelle (les goûts et les couleurs ne se discutent pas); alors que les seconds portent sur des réalités objectives non discutables et universelles (le feu brûle).

Seuls les jugements de valeur se prêtent à la discussion du fait de leur nature essentiellement subjective et réfutable.  Ceux-ci portent sur ce qui est « bon » ou « mauvais », et non vrai ou faux. Ils peuvent cependant aussi être « vrai » ou « faux », mais nécessiteront néanmoins une démonstration à l’aide d’arguments avancés.

Le jugement de valeur possède donc une caractéristique de transcendance, ou d’extension, puisqu’il est fréquemment utilisé à des fins de convaincre d’autres parties à notre vérité singulière et ce dans une recherche de majorité, voire une perspective d’universalité.

 

Bibliographie recommandée par l’auteur

Les responsables porteurs de sens, Culture et pratique du coaching et du team-building, Vincent Lenhardt, Éditions Insep Consulting, Paris, 2012

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