Coaching et expériences personnelles en Inde

Nadia Merdassi – dimanche 29 mai 2022 – Coaching, Interculturel   


“Its Gods will and sometimes that is incomprehensible beyond the ken of our mind”

Sur ces mots, Tanuj Malhotra, fondateur de la société qui nous livre des produits bio, tente de ménager sa peine, bien visible. Le fils d’un de ses employés qui venait souvent nous livrer a été heurté par une voiture est entre la vie et la mort en salle de réanimation.

Quelques jours plus tard, il décède.

Tanuj me dit, presque comme s’il voulait s’en convaincre lui-même, qu’il essaye d’accepter la fatalité et lutte avec ses sentiments, en contradiction avec l’apparence de paix et d’acceptation qu’il a souvent et qui semblait presque innée, voire naturelle.

« Always just have to keep faith in God as he who makes the thunder roar also listens to the sigh of a butterfly”

Ses paroles sont remplies d’espoir même devant l’absolue horreur et la douleur foudroyante. A l’instar de ce que l’on peut voir en Inde, où l’extrême pauvreté côtoie le luxe, la spiritualité qui émane de tous les gestes quotidiens et rappelle que le profane n’est qu’en surface ou temporaire.

Cette culture environnante et partagée par des millions de personnes me semble à la fois singulière et familière, commune et pourtant unique.

Quel rapport entre mon propos et le coaching ? ou le coaching interculturel ?

L’idée que l’individu est à prendre dans sa globalité, sa singularité et pourtant son unicité aussi. Que la culture est le reflet d’appartenance au groupe, d’apprentissages et désir d’adhésion au groupe.

La prise en compte de l’autre passe aussi par d’abord par un respect allié à une capacite à remettre en cause son propre système de valeurs. Ce n’est pas une position confortable d’être conscient de son système de valeur et sa culture tout en appréhendant l’autre dans son altérité et… tout en s’assurant d’être sans jugement, bienveillant et sincère !

Comprendre l’autre, le « client » comme un être à la fois semblable et différent aide à ressentir de l’empathie, elle-même nécessaire à une écoute réelle, dans l’observation sans loupe et sans aprioris.

Le salut commun ici est « Namasté », dit les deux mains jointes au niveau du plexus solaire. Namasté veut communément dire bonjour, salut, mais en réalité, le sens profond est « Le divin en moi salue le divin en toi ».

Cette intention de reconnaitre l’autre dans sa grandeur et sa sacralité rend humble et prompt à la douceur et l’empathie.

Quand je joins les mains et dit Namasté au personnel à l’accueil, aux petites gens, je reconnais en une fraction de secondes que l’autre est là, il est mien, il me ressemble au-delà de nos différences de couleurs, nationalités, de classes sociales, de mentalités et d’opinions.

Quand je me retrouve devant le coaché, je suis là pour à la fois ressentir ce qui aurait pu être mon vécu, tout en restant détachée dans ma position de coach et observatrice des tenants et aboutissants particuliers et si singuliers pour cette personne.

Le temps de la session, je pourrai à l’extrême revêtir ses habits, ses contraintes, ses aspirations pour mieux le comprendre, pour l’aider à cheminer dans ses pensées, défricher le vrai du faux, mettre de côté les leurres, identifier les causes réelles et les enjeux particuliers, du moment et de longue date.

A propos de l’auteur