« Sunset Boulevard »: ma vision coaching du film

Patricia Fosse – samedi 1 février 2014 – Entrepreneuriat   


 

« Sunset Boulevard » : ma vision coaching du film.

Hier soir j’ai regardé un vieux film américain réalisé par Billy Wilder en 1950 intitulé « Boulevard du crépuscule » (Sunset Boulevard), considéré comme un classique du cinéma.

Un auteur de scénario fauché Joe Gillis (William Holden), poursuivi par deux huissiers, atterrit chez Norma Desmond (Gloria Swanson), une actrice de cinéma qui a connu son heure de gloire au temps du cinéma muet. Elle est persuadée qu’elle peut revenir sous la lumière les projecteurs et sous le faisceau des regards admiratifs.
Faible et captif du puissant magnétisme de cette femme très riche et de son rêve, il réécrit le scénario qu’elle avait ébauché et devient son gigolo.

Deux autres personnages participent à l’intrigue. Il y a l’ex premier mari de l’actrice, devenu son domestique (Erich von Stroheim). Il fut aussi son agent à ses débuts et l’entretient dans son rêve irréaliste en allant jusqu’à lui envoyer de fausses lettres d’admirateurs. Et il y a une jeune scénariste fraîche, toute vibrante de l’espoir de ses vingt ans Betty (Nancy Olson), baignant dans le milieu du cinéma depuis sa naissance, qui elle a une idée réaliste des histoires qui pourront plaire aux réalisateurs.

J’ai apprécié ce film comme un bon support pour illustrer plusieurs aspects et questions fondamentales du coaching de projet.

A notre époque les rêves que chacun porte au plus profond de son être ne sont plus muselés par une lourde chape d’obligations filiales qui pesait sur la majorité des personnes aux siècles passés. Et ce qui en découle, le savoir-faire pour « réaliser ses rêves » émerge au grand jour, se démocratise avec la publication d’ouvrages spécialisés et la pratique du life-coaching notamment.

Que nous apprend ce film ?

Il nous montre trois personnages à différents stades du déroulement de leur rêve professionnel.

La jeune Betty est au début de sa vie professionnelle et elle n’a pas encore défini les contours de son rêve-projet tout en étant à l’aise dans son environnement professionnel. Elle a la chance de baigner depuis l’enfance dans le milieu du cinéma et grâce à sa première expérience professionnelle, de savoir ce qu’attendent les réalisateurs comme style de scenario.

Joe a déjà entamé son rêve de scénariste, il a connu des hauts et des bas, il rencontre des difficultés pour gagner sa vie, ce qui l’amène à se dévaloriser. Malheureusement pour lui son déficit d’espoir en un avenir meilleur, l’amènera à passer à côté de l’amour qui lui tend les bras et l’entraînera vers une fatale destinée.

Dans les situations que vivent ces deux personnages, croire très fort en son rêve et agir pour le concrétiser constituent une stratégie adaptée et susceptible d’amener les résultats espérés.

L’ex actrice a déjà vécu réussite et succès pendant un certain temps. Elle a également accumulé une très grande richesse ; mais au lieu d’accepter la réalité du changement notamment des techniques cinématographiques et d’admettre son passage de la lumière à l’ombre, elle continue d’alimenter un rêve qui de vain en devient délirant, car il n’est plus en phase, ni en prise avec la réalité. Son ex-mari devenu son domestique en est complice, il la renforce et la maintient dans son rêve inaccessible.

Tous deux n’arrivent pas à lâcher le passé et à se tourner vers de nouveaux horizons. Le huit-clos entre ces deux personnages et l’insuffisance de nouveaux contacts contribuent aussi à leur enfermement mental et mortifère en lieu et place d’une saine régénération.

Alors faut-il croire en son rêve ?

Oui avec discernement. Il ne faut jamais s’accrocher à un rêve ou à un projet qui est terminé. Il faut savoir apprécier le succès obtenu, lâcher prise et se tourner vers de nouveaux objectifs (nouvelle phase d’émergence de projet).

Quand un projet est en cours il faut vraiment croire au rêve qui l’alimente, maintenir vivante l’image du projet abouti, s’y tenir en dépassant les difficultés, demander de l’aide quand le projet stagne  et toujours tenir compte de la réalité de l’environnement. Un rêve ne peut vivre s’il est déconnecté de l’environnement physique et humain, c’est alors une chimère, ce peut être un délire. Pour éviter ceci il faut qu’il y ait des allers retours continus d’informations et de contacts entre le projet et son environnement. Et il faut bien-sûr que les informations obtenues soient traitées et intégrées.

Quel libre arbitre dans tout ça ?

On peut imaginer que si Joe et Norma avaient consulté, respectivement un coach et un thérapeute ils n’auraient pas connu cette issue fatale pour chacun d’entre eux. Joe aurait été coaché dans la réussite de son projet et Norma accompagnée pour faire le deuil de son succès révolu et de ses amours passées.

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