Le métier de coach : réalité ou réalités du coaching ?
« Le recours au mot, sans respect de sa substance, nourrit un développement en trompe-l’œil ».
Ceci est la première phrase d’un livre dont le sujet traite des pratiques d’accompagnement, à charge contre les coachs, écrit par des universitaires._
Qu’est-ce que le métier de coach ?
De quoi est-il question au juste dans cette première phrase ?
Le trompe-l’œil est, si l’on s’en réfère aux dictionnaires d’usage :
« un genre pictural destiné à jouer sur la confusion de la perception du spectateur qui, sachant qu’il est devant un tableau, une surface plane peinte, est malgré tout, trompé sur les moyens d’obtenir cette illusion. »
Autrement dit, pour ce qui est du coaching et pour le dire en toute simplicité, il s’agit d’annoncer la couleur, le développement de la thèse porte sur l’idée de confusion et de tromperie liée à l’univers du coaching.
Les coachs seraient donc l’expression de réalités autres de celles représentées par ce qu’ils sont et disent… d’où la (prétendue) difficulté de classement dans les registres et catégories officiels.
Le métier de coach n’existe donc pas, il existerait alors une « illusion » du métier de coach…rien de plus.
Les classifications institutionnelles nous prouvent pourtant le contraire.
Elles désignent ce qui existe et est reconnu par l’État.
Ainsi, si vous saisissez la requête « code rome coach » sur le moteur de recherches Google (R.O.M.E pour « Répertoire Opérationnel des Métiers et des Emplois »), Pôle-Emploi (l’instance publique chargée de la gestion de l’emploi en France) vous propose, et ce depuis 2009, les catégories et appellations suivantes :
K1103 – Développement personnel et bien être de la personne, à l’intérieur de laquelle vous trouverez « coach en développement personnel ».
M1502 – Développement des ressources humaines, à l’intérieur de laquelle vous trouverez « coach en développement des compétences ».
G1204 – Éducation en activités sportives, à l’intérieur de laquelle vous trouverez « coach sportif ».
Ou bien alors, serait-ce que le métier de coach tout comme Pôle Emploi n’existent donc pas !?_
Vous noterez la transversalité du terme « coach » qui, à défaut de tromper l’œil, décline au travers de cette classification de référence (mais il en existe d’autres), non pas UNE réalité mais DES réalités du métier de coach.
Quoi de si étonnant ? Comment les autres professions se sont-elles positionnées dans ce même panorama d’après vous ? La plupart du temps, en prenant une place qui précisément était à prendre ou par un jeu de rapport de forces; alors pourquoi cette volonté, en France, de mise à l’index des coachs et autres accompagnateurs faisant référence au coaching ?
Je suis, toutefois, bien en accord avec les auteurs sur le fait qu’une « saturation sémantique » actuelle du mot « coaching » soit perçue comme un « phénomène de mode » (encore que l’on puisse se questionner sur le fait de savoir si cette expression est bien celle qui rend le mieux compte de ce dont il s’agit), mais la prolifération, à mon sens, stratégique du terme « coaching » ne doit pas être confondue avec les réalités. Le métier de coach est une profession dont les caractéristiques majeures me semblent être la transversalité -qui n’est pas la généralité- (cette idée fera l’objet d’autres développements à venir) et la spécificité._
Quelles sont les réalités du coaching ?
A l’intérieur de cette activité professionnelle transverse, « coaching », existe donc des sous-familles (coaching sportif, coaching personnel, coaching entreprise…) à l’intérieur desquelles certains professionnels venant d’autres horizons viennent également se positionner.
A tort ou à raison, je ne peux m’exprimer à leur place… mais je pense que nous avons plus à y gagner qu’à y perdre si nous sommes capables de travailler en bonne intelligence collective : des psychologues, psychothérapeutes, formateurs… proposent aujourd’hui également du coaching.
La question est : pour quelle(s) raison(s) ?
Stratégie de positionnement, opportunisme, ou réelles compétences en coaching doublées d’une capacité de discernement entre les différentes pratiques (coach, psychologue, formateur, manager…) ?
Le coaching est, aujourd’hui, reconnu ou en passe de l’être, parce qu’il a peut-être d’abord été connu, compris, depuis l’intérieur de ses réalités professionnelles.
Seconde question : celle de la professionnalisation du métier.
Le métier de coach intéresse-t-il vraiment toutes les personnes se référant au coaching ?
Car, à défaut de réflexion et d’engagement sur ce point nous contribuons à renforcer ce que certains nomment, à notre encontre, un « consensus mou ».
Les bonnes questions à se poser sur le métier de coach sont donc plus que toujours d’actualité :
A quelles traditions ou institutions le métier de coach se réfère-t-il ?
Quelles sont les conditions et les formes d’accès pour le métier de coach ?
Quelles sont les conditions et les formes d’exercice pour le métier de coach ?
Quelles sont les conditions et l’engagement personnel nécessaire d’une professionnalisation du métier ?
Quelles sont les compétences que requiert le métier de coach ?
Quelles sont les instances représentatives du métier ?
A quels savoirs et pratiques professionnelles le métier de coach fait-il référence ?
Quelle place et quel rôle le métier de coach occupe-t-il dans la société française ?
Qu’est-ce qui caractérise et catégorise au mieux le métier de coach ?
Merci Norbert pour avoir pris le temps de la réflexion. Une chose est sure -puisqu’elle s’exprime dans la réalité (en tous cas la mienne)- : mes clients les plus demandeurs sont ceux qui ont été les plus virulents dans la critique quand je les ai croisés !!! Je vois donc dans toutes ces attaques en règle un intérêt et une curiosité croissants pour un domaine qui connaît naturellement des dérapages (comme tous les domaines) mais aussi qui propose des chemins revigorants pour être bien avec soi et avec autrui.
Merci encore pour votre travail.
Cordialement
nathalie
Merci à vous Nathalie de suivre mon travail. Votre propos illustre très bien -en partie- (à mon sens)l’idée, car je crois malheureusement que le mal est plus profond.
Nous sommes tous, à un moment ou un autre de notre vie, en réaction à quelque chose, ou à quelqu’un, qui a su nous toucher -précisément- là où ça fait mal…mais cela est une chose naturelle : cela s’appelle un mécanisme de défense individuel.
Là où cela m’inquiète un peu plus, c’est lorsqu’il y a des mécanismes de défense « collectifs » ou « institutionnels » qui se mettent en place… Nous aurons certainement l’occasion d’en reparler.
Merci Norbert pour avoir pris le temps de la réflexion. Une chose est sure -puisqu’elle s’exprime dans la réalité (en tous cas la mienne)- : mes clients les plus demandeurs sont ceux qui ont été les plus virulents dans la critique quand je les ai croisés !!! Je vois donc dans toutes ces attaques en règle un intérêt et une curiosité croissants pour un domaine qui connaît naturellement des dérapages (comme tous les domaines) mais aussi qui propose des chemins revigorants pour être bien avec soi et avec autrui.
Merci encore pour votre travail.
Cordialement
nathalie
Merci à vous Nathalie de suivre mon travail. Votre propos illustre très bien -en partie- (à mon sens)l’idée, car je crois malheureusement que le mal est plus profond.
Nous sommes tous, à un moment ou un autre de notre vie, en réaction à quelque chose, ou à quelqu’un, qui a su nous toucher -précisément- là où ça fait mal…mais cela est une chose naturelle : cela s’appelle un mécanisme de défense individuel.
Là où cela m’inquiète un peu plus, c’est lorsqu’il y a des mécanismes de défense « collectifs » ou « institutionnels » qui se mettent en place… Nous aurons certainement l’occasion d’en reparler.
Amicalement,
Norbert