Confiance et Management

Angélique Miralles – mercredi 13 février 2013 – Management   


Confiance et Management

Quel est l’intérêt de faire confiance ?  Faire confiance, est-ce vraiment utile ou une utopie pure et dure ?_

Certains comme ce grand groupe l’ont compris depuis longtemps.  C’est sur une annonce de recherche d’emploi qu’ils l’expriment clairement.

« Depuis sa création en 1975, le succès du Groupe repose sur un mode d’organisation décentralisé et convivial ainsi que sur trois valeurs essentielles : esprit entrepreneur, éthique et confiance mutuelle. »

Une brève réflexion après la lecture de ces quelques lignes me porte à penser que la confiance :

  • permet l’autonomie et renforce la responsabilisation.

Par autonomie l’on entend la capacité à travailler « seul » sans besoin de supervision continue.  Ceci est souvent synonyme d’initiatives, de leadership et de résultats à condition que les compétences nécessaires au bon déroulement de l’action et du projet soient au rendez-vous.  Par responsabilisation, il s’agit de l’appropriation des responsabilités.

  • fait gagner du temps (cette denrée rare de nos jours)

Le temps dédié au contrôle se réduit. L’entreprise gagne en optimisation des performances, en productivité.

  • permet aux n+1, n+2, n+3 de se concentrer sur leur cœur de métier

Les supérieurs hiérarchiques investissent moins dans la supervision de leurs collaborateurs.  Cela leur laisse donc plus d’espace pour se centrer sur la vision stratégique et le leadership plutôt que d’être directement impliqués dans la résolution de problèmes ou dans le management opérationnel.

  • valorise les collaborateurs

A partir du moment où il y a relation de confiance ou bien dès qu’elle s’instaure, les collaborateurs se sentent valorisés.  Ils vont se rendre compte que d’autres croient en eux, en leurs compétences et en leur capacité à produire le travail prévu.  Psychologiquement, les collaborateurs auront tendance à livrer leur potentiel et à se dépasser dans un climat sain et sécurisant.

Ce que disent également les quelques lignes de l’annonce sont qu’il y a une attente de confiance mutuelle. Il est intéressant de remarquer que cela marche dans les deux sens, un seul ne garantissant pas les avantages ci-dessus.  Nous reviendrons sur ce concept de confiance « mutuelle » dans un prochain article car il est fort pertinent.

Regardons ensemble quels pourraient être d’autres avantages à faire confiance.

Selon le directeur de BlaBlaCar, site de co-voiturage européen:

  • le taux de confiance serait en directe corrélation avec l’augmentation du PIB des pays. 

C’est un lien large, certes mais pertinent en nos temps de recherche continue en performance économique.  La performance, n’est-ce pas aussi l’objectif principal de bons nombres d’entreprises ?

Pourrions-nous alors avancer que confiance rime avec performance ?

C’est en tout cas ce que préconisent certains grands groupes français qui ont décidé d’investir sur le thème de la confiance en proposant des formations de plusieurs jours, sur ce sujet, à leurs collaborateurs.  De plus en plus, comprendre comment établir de véritables relations de confiance est plébiscité au sein des sociétés.  On parle même de nouvelle valeur.

Qu’en est-il alors de la confiance, notion qui semble si lointaine du monde des affaires, de ce que l’on entend sur les risques psycho-sociaux en augmentation ?

Il semblerait que la confiance soit en réalité très proche de l’entreprise, qu’elle appartienne au monde des relations ; tout en étant subtilement intangible elle est belle et bien présente.  Elle représente aussi un sujet d’actualité pour l’entreprise.  Sans confiance de la part de l’acheteur, pas de ventes, par exemple.  Une étude récente montre que nous avons tendance à accorder notre confiance plus facilement en se basant sur les commentaires d’utilisateurs ou d’acheteurs précédents plutôt qu’en se fiant à une publicité commerciale.

Certains nieront cette tendance légitimement, d’autres s’y retrouveront.  Une chose est sure, la confiance est une valeur qui s’infiltre dans nos relations et conditionne nos comportements, au bureau comme à la maison.  Ce qui pourrait nous amener à nous demander :

« A qui fais-je confiance ? »_

Angélique Miralles fondatrice et dirigeante de Isencea Développement, intervient en français, anglais et italien. Évaluatrice EFQM,  coach certifiée, consultante, facilitatrice, auteur, elle bénéficie d’une véritable expérience à l’international de 22 ans. Agile dans le changement, elle dispose d’une capacité d’adaptation rapide, de compétences pointues et d’une acuité face à l’environnement._

Mise en ligne : 13/02/2013

 

A propos de l’auteur

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